Bangalore stories – où il est question autant de traduction que de photographie

La traduction et la photographie se mêlent de plus en plus dans mon expression quotidienne, ou du moins révèlent ces jours-ci leur ancienne intrication, qui passait peut-être inaperçu, y compris à mes propres yeux.
 
J’ai passé une partie de janvier et février 2023 à Bangalore, dans le sud de l’Inde. Enorme et étonnante ville, dans l’Etat du Karnataka. 
J’avais emporté Théodoros, de Mircea Cărtărescu, pour continuer ma traduction sur place. J’ai écrit dans la chambre d’hôtel, dans des cafés, et même dans la cour de l’Alliance française, une fois. 
J’ai aussi eu chaque jour une seconde vie, celle de photographe. Je sortais en fin de journée, le soir, je rentrais tard, je parcourais la ville (enfin, quelques quartiers, car il s’agit d’une mégapole très étendue et comptant plus de 14 millions d’habitants).
 
Ainsi, quelques images fortes de Bangalore, mais aussi de Mysore et Cochin, où j’ai fait de rapides voyages les week-end, ont-elles nourri les pages colorées et puissantes de ce roman extraordinaire. Le point de contact? Il se trouve dans les lectures du héros de Mircea Cărtărescu, Théodoros, qui lit et relit, dans son enfance, les aventures d’Alexandre le Grand parti « jusqu’aux terres de l’Inde où se trouvaient des fourmis de la taille d’un homme ». De quoi alimenter sa future soif de conquêtes et son talent littéraire et fabulateur qui éclate brillamment dans ses lettres à Sofiana, sa mère (mais je vous laisse découvrir le roman).
 
Un jour, j’ai trouvé non pas une fourmi, mais une élégante mante religieuse, très petite, accrochée à une brindille rapportée dans ma chambre d’hôtel. Quel lien étonnant! La mante religieuse apparaît (les lecteurs de Mircea Cărtărescu le savent) dans le magnifique roman Solénoïde, que j’ai eu l’occasion de traduire en 2018 et qui a été publié en 2019…
 
Mon reportage photographique? Mes images entre chien et loup? Mes rencontres avec les hommes et les femmes qui y offrent généreusement leur regard? J’ai eu besoin de 3 années pour les regarder vraiment.
 
J’ai récemment été stupéfaite par ce que j’ai vu dans mes images. J’en ai montré une vingtaine sur mon second site, consacré à mon travail de photographe : https://photographe.laurehinckel.com/bangalore-stories-2023/
 
Allez voir mes photos, et dites-moi ici ce que vous en pensez, car je n’ai pas de module de commentaire sur l’autre site. Dites-moi si vous pensez à telle ou telle maison d’édition ou galerie pour abriter mon travail.
Je souhaite montrer mes images et en tirer un livre, une exposition. 
A bientôt, chers lecteurs fidèles de ma Part des Anges!
 

Écoutez le chapitre 20 de Solénoïde de Mircea Cărtărescu

J’étais en train de mettre à jour la page de Solénoïde ICI quand j’ai reçu un commentaire très agréable sur ma traduction et alors… j’ai découvert la chaîne Youtube d’un lecteur extraordinaire. Ci-dessous ce que Oncléo écrit au sujet de ce livre majeur.

On voudrait pouvoir le dire simplement : parmi les contemporains, on n’a jamais rien lu de si grand que Solénoïde, de Mircea Cărtărescu – superbement traduit par Laure Hinckel. Tout y est. Et encore le reste. Tout s’y trouve qu’on ne savait plus avoir perdu. Tout ce qu’on n’imaginait même pas possible du livre. Que peut la littérature face aux trous noirs ? Peut-être rien. Et c’est pourquoi Cărtărescu est le grand maître de « l’art de ne pas écrire de livres ». Un immense génie. Bien sûr, vous devez tout lire. Mais en attendant, on partage le chapitre 20 de Solénoïde, si beau, si troublant, si parfait, comme toutes ses autres pages. @Les Éditions Noir sur Blanc

Et puis le lien vers la lecture à haute voix avec un peu de musique très bien choisie. Beaucoup aimé cette voix. Et vous, l’aimerez-vous? Oncléo lit le chapitre 20 de Solénoïde:

« Le maître des rêves, le grand Isachar, était assis devant le miroir« … On y va? Bonne écoute!