Glaçons et franges de glace

La suite du Journal de traduction de Melancolia de Mircea Cărtărescu 

16 mars 2020

Le salon du livre de Paris est annulé! Je n’y croyais pas. Ce soir, j’ai eu bien du mal à reprendre le fil de ma traduction après avoir vu que les gens se précipitaient dans les magasins par peur de manquer.

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Dans Melancolia, c’est le plein hiver, pas comme dehors en ce moment. J’ai ce mot, ţurţure, pluriel de ţurţur, à prononcer tsoutsouré.

Comme caraghios, rencontré un peu plus haut, je le trouve magnifique, ce mot.

Photo L.H.

Il n’est pas facile à traduire, quand il s’agit du « petit bloc de glace de forme allongée et légèrement pointue qui se forme sur les branches ou au bord des gouttières lorsque l’eau qui s’écoule gèle immédiatement », comme dit à peu près le dictionnaire roumain. Car il ne semble pas que nous ayons en français un mot particulier pour ces décorations naturelles… Dans cette note du journal de Solénoïde, j’ai évoqué son autre sens de « frange », et c’est à lire ici.

Le mot ţurţur ne semble pas avoir d’étymologie connue. Tout au plus est-il rapproché de mots évoquant les décorations  – et on en revient aux franges… Des « franges de glace » au toit des chalets, ça pourrait être joli dans un texte, mais un texte sur Chamonix… 

J’ai fini par traduire par « glaçon », puisque dans ma phrase, ce qui compte, c’est le froid glacial et effrayant de la petite main d’Isabel. Et je dois oublier la douce prononciation de ce ţurţur qui aurait presque la morphologie d’une tourterelle…

Rendez-vous demain, même heure, et n’hésitez pas à laisser un commentaire!

 

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