Le Lièvre de Vatanen m’a mis la main au collet

Belle affluence pour le Café Bouquins de samedi dernier! Nous étions une bonne quinzaine pour partager nos impressions de lecture autour des romans d’Arto Paasilinna. Nous avions proposé de lire Le Lièvre de Vatanen et Petits suicides entre amis mais cet écrivain nordique a suscité un tel engouement que plusieurs autres de ses romans ont été lus par les unes et les autres : Le meunier hurlant, Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen  notamment.

J’ai lu Le Lièvre de Vatanen… Ce roman trainait chez moi depuis plus d’un an et j’étais rebutée par l’affiche du film placée en couverture… Cela n’augurait ce rien de bien intéressant… mais qu’est-ce qu’on peut être bête, tout de même, de se laisser impressionner par une couverture de livre!

Bref, heureusement que j’ai eu à le lire pour le Café Bouquins car j’ai passé un extraordinaire moment de lecture. C’est à la fois dépaysant car cela se passe dans le grand nord et c’est universel car l’auteur trace un portrait au vitriol de spécimens humains très répandus. C’est surtout très bien conté, et j’en suis certaine, très bien traduit par Anne Colin du Terrail – sans dire qu’en plus c’est initialement édité chez Denoël avant d’arriver en poche…

Rien de mièvre et de stupidement écolo dans ce roman qui est à la fois épique et emprunt d’une grande poésie.

Un grand moment : celui où un garde forestier entreprend de dessiner au crayon la fleur sauvage dont Vatanen doit nourrir son lièvre. Le garde forestier appuie si fort, avec ses doigts malhabiles, qu’il casse la mine à deux reprises. Et pourtant il est perfectionniste et dit que la fleur jaune doit être peinte en jaune pour que Vatanen s’y retrouve. Voilà le garde forestier parti dans la chambre de ses enfants en quête d’une boîte de peinture à l’eau pour écoliers…

Nous avons tous remarqué que le héros, un journaliste d’aspect molasson et au caractère veule n’éprouve à aucun moment fatigue ou douleur. Au contraire, il prend des forces à mesure qu’il avance dans son périple totalement hors du temps. Vatanen se dépouille de tout ce qu’il porte, à part son portefeuille heureusement bien garni grâce à la vente d’un bateau.  Vatanen se renforce au contact de la forêt et finit par boire le sang de l’ours sur la banquise de la Mer Blanche. Les rituels magiques du grand nord ne sont pas très loin.

Au cours de ma lecture, j’ai constamment pensé à Jorn Riel que j’apprécie depuis longtemps. Les points communs sont assez nombreux. Mais les deux romanciers nordiques ont chacun leur rythme, leur originalité.

Je pense que je vais me laisser tenter par Le Meunier hurlant, un de ces jours. Mais je vais éviter Petits suicides entre amis qui semble tourner un peu à vide.

Si j’avais mentionné ce roman dans le Lire autour du monde, j’aurais donc envoyé une belle carte postale de Finlande….

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.