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Il était une fois une Europe coupée en deux, avec une capitale de l’Allemagne placée à Bonn et des agences de tourisme qui ne vous proposaient jamais par mail de « Spéciale Saint Valentin à Saint Petersbourg 3 jours 2 nuits 937 euros ». D’ailleurs, les euros n’existaient pas. Et Internet balbutiait. Les blogs étaient une vue de l’esprit. « Des racines et des ailes » en direct des Nuits Blanches de Saint Petersbourg ou dans les rues de Prague, c’est bien quelque chose du 21ème siècle.
En 1989, pour en venir à la Roumanie, imaginez-vous que même Georges Marchais, le secrétaire général du parti communiste français (vous vous souvenez, « ta gueule Elkabbach ! », c’était lui) félicitait François Mitterrand, alors président des Français, de ne pas se rendre à Bucarest après sa visite en Bulgarie, à Sofia, et de ne pas rencontrer le dictateur Nicolae Ceausescu.
Robert Cobuz – In the new world?
2009 : cette année – et surtout à partir de septembre- vous entendrez beaucoup parler de cet anniversaire des vingt ans de 1989, à la télé et au travers de livres publiés à cette occasion. Car l’histoire est loin de se résumer à des dates sur un calendrier…. Il y a, dans le désir de poser des jalons, de célébrer, dans le cas présent, les vingt ans de la chute des dictatures dans les pays de l’Est, quelque chose de profondément humain : nous occupons toute notre place dans la communauté quand nous réalisons un « acte de mémoire ».
En se retournant sur un moment précis du passé, on tente aussi l’impossible retour aux sensations et aux connaissances que nous avions alors. On peut se faire aider : les archives des journaux sont là pour ça. Je les consulte, et mon projet de retracer sur ce blog, mois par mois, le cours de l’année 1989, participe de ce désir de constater combien de chemin a été parcouru.
Certains d’entre nous peuvent être rebutés par l’exercice – cela peut paraître stérile, cette manière de fouiller le passé. Et cela peut réveiller des douleurs personnelles, car la grande histoire est liée à l’histoire intime de chacun. Après tout, réfléchir à ce que nous étions et faisions il y a 20 ans n’est pas forcément flatteur ou confortable ! Par ailleurs, après un bref sondage auprès de mes connaissances françaises (hormis les personnes directement concernées par le sujet) je constate que pour elles, 1989 éveille en premier lieu le souvenir des commémorations du Bicentenaire de 1789. C’est un peu normal. Mais je crois aux vertus de l’histoire et de la recherche. C’est pourquoi je veux présenter ces événements tels qu’ils ont été relayés par les journaux à l’époque.
Puisque ce modeste travail est présenté sur ce blog, et qu’un blog est une chose très personnelle –même en étant publique-, je dois dire combien cette démarche est déterminante pour moi : parce que toute ma vie s’articule autour de cette charnière de 24 mois, 12 mois menant à décembre 1989 et à la chute du dictateur Ceausescu, et 12 autres mois les prolongeant.
(à suivre)