Quelque part dans le roman de Camil Petrescu Madame T., le héros accablé par la canicule pénêtre dans une cour étroite, aux accents populaires. Le ciel est festonné de galeries vitrées résonnant d’échos domestiques.
J’ai eu l’impression de mettre mes pas dans ceux du fameux héros, en ce jour de chaleur vibrante écrasant Bucarest.
Il y a d’abord eu un long corridor chaulé. J’avais été attirée par l’éclat d’une porte vitrée, tout au fond du tunnel. Chaque petit carreau de la porte était un oeil. Etranges yeux, car certains permettaient de voir de l’autre côté, dans la cour. D’autres reflétaient mon regard curieux. Le damier de miroirs et de vitres poussiéreuses m’a retenu longtemps. Une partie de moi est confisquée par cet endroit.
Madame T., trad. de Jean-Louis Courriol, 1998, éditions Jacqueline Chambon. Le titre original du roman est Patul lui Procust, « Le lit de Procuste », 1933.