Lancement à Bruxelles
d’Opération Villages Roumains – OVR
Parmi les images qui ont le plus sûrement marqué l’esprit des Occidentaux dans les dernières années du régime communiste roumain, se trouvent celles des destructions massives de monuments historiques. La « systématisation », selon le terme utilisé par le pouvoir d’alors a commencé vers 1984 dans le centre de Bucarest. Puis les autorités voulurent à tout force « faire le bonheur » de la population et construire jusque dans les plus petits villages des « centres agro industriel ». Les villages étaient rasés.
Au milieu de toute la misère multiforme engendrée par le système totalitaire dans un pays comme la Roumanie, cet aspect de la violence provoqua une onde de réactions internationales et -surtout, peut-être- toucha en plein coeur la population occidentale.
C’est ainsi que naquit à Bruxelles, ce 3 février 1989 « une opération destinée à faire parrainer par des communes du reste de l’Europe 8.000 villages roumains menacés de destruction » peut-on lire dans une dépêche AFP de l’époque. (Les racines du mouvement remontent à 1988, mais c’était sans doute, en ce début février, un lancement officiel.)
» Du point de vue humain comme du point de vue du patrimoine, les effets de ce plan sont un véritable séisme » disait encore Paul Hermant, membre de la » Coordination village roumains » en Belgique, dans le même document.
La suite de l’histoire, on la connaît : Opération Villages Roumains a non seulement été un succès dans le domaine de la mobilisation citoyenne et de l’aide directe aux populations mais a également contribué à renouer les liens historiques entre Roumains et Français. En 1989, la dépêche était, comme les initiateurs du projet, prudente, et signalait que « des initiatives équivalentes à celle annoncée en Belgique devraient prochainement voir le jour en France, en Italie, aux Pays-Bas, en RFA, et peut-être même dans des pays d’Europe de l’Est ». Finalement, OVR devint ce qu’elle est aujourd’hui encore…
Aujourd’hui, le traumatisme des destructions est sublimé, entre autres, dans de belles pages de littérature. Si cela vous intéresse, je vous en donnerai ici un ou deux passages très beaux auxquels je pense tout de suite – parce que je les ai traduits en français.
Le site OVR est dans mes liens.