Traduire les fleurs


Le plus délicieux cauchemar du traducteur?

Hum… peut-être l’imagination échevelée des langues vernaculaires, quand il s’agit de donner un nom aux plantes et aux fleurs…

Attention, j’ai dit cauchemar, mais surtout, « délicieux »…

Je me régale à plancher sur les mots qui font obstacle.

Imaginez mon air perplexe lorsqu’il m’a fallu trouver, mais surtout vérifier ( bonne maladie journalistique héritée de mon ancienne vie) quelle plante se cachait derrière le  « cul-de-poule » ou la « fleur-de-maïs »…

J’ai rapidement trouvé qu’il s’agissait du pissenlit, en roumain papadia, en retrouvant le nom latin de ce cauchemar des jardins bien comme il faut.

Et là, j’ai trouvé que les Anglais sont descriptifs et surtout, qu’ils nous ont piqué les mots du pissenlit qu’on appelle aussi « dent-de-lion »: chez eux, c’est « dentalion », comme en portugais, par exemple dente-de-leão ou en allemand Löwenzahn

Mais alors, pourquoi pas de « dent-de-lion » en roumain?

C’est vraisemblablement parce le mot est arrivé par la langue grecque… παπαδιά signifie « épouse de prêtre orthodoxe ». Cela remonterait à l’époque où, pour les membres du petit clergé, très pauvres, le pissenlit était une plante de choix, dont ils faisaient de la soupe. Mais il y a peut-être une autre explication que j’ignore.

Juste, pour finir, quelque chose d’étrange: en turc, on retrouve « papadia » sous la forme de « papatya », et là, il s’agit de camomille. Allez comprendre.

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