Choses vues à Rosia Montana en 2004 (le combat continue)

(22 mai 2008)

Au secours de Rosia Montana

L’autre jour au p’tit dèj, qu’entends-je sur Europe 1? On s’émeut de la possible disparition des légendaires lettres en tôle posées sur les hauteurs de la ville-cinéma Hollywood. Un projet immobilier serait en cause…

Mon sang ne fait qu’un tour, et depuis je cogite.

Pendant que des gens se battent depuis plus de cinq ans contre  l’implantation d’une mine d’or et tentent de préserver le patrimoine antique d’Alburnus Maior,  tout ça dans le silence le plus total, la France entière est avertie dès potron-minet du danger qui guette les monumentales lettres ! Dans le reportage, on signale même que l’implantation des lettres H-O-L etc. remonte à une époque lointaine : le début du XXème siècle !

Là, c’est vrai, mes vestiges à moi ont deux mille ans. Ils ne font pas le poids contre cent ans d’histoire….
A Rosia Montana, en Roumanie, des gens vivent un calvaire!

J’entends déjà les observations grinçantes : « ça parle à personne, ton truc ! », «c’est loin de Paris, les Carpates, ma cocotte ! » ou « C’est un truc bancale dans un pays bancale ! .

C’est sûr, c’est loin, Rosia Montana. En 2004, j’y suis allée. De Cluj, une ville universitaire où j’étais invitée pour des Rencontres européennes sur la culture, j’ai fait un très pittoresque voyage en bus jusqu’au cœur des montagnes.

Je voulais aller les voir, ces gens qu’on forçait à vendre leur maison pour ensuite dynamiter leurs collines et creuser pour trouver de l’or. Je voulais leur parler, prendre des photos, rencontrer l’élu local, voir les fameux vestiges de l’époque romaine et surtout descendre dans la mine creusée il y a plus de deux mille ans. Je voulais comprendre. La presse roumaine regorgeait d’informations incomplètes. J’étais moi-même sensibilisée à la question des mines d’or et à l’utilisation du cyanure, puisqu’en 2000 je m’étais rendue dans le nord du pays pour faire un reportage sur une catastrophe minière : la rupture d’un bassin de décantation contenant, justement, des cyanures, avait provoqué une importante pollution jusque dans le Danube.

J’y suis donc allée, à Rosia Montana. J’ai fait ce que je m’étais proposé de faire. J’ai rencontré beaucoup de gens. J’ai parcouru le village en long et en large. Je suis descendue dans la mine. J’ai aussi rencontré les membres d’une ONG dont le nom est Alburnus Maior, du nom du site romain.

Stupeur, il y avait là une étrange fille passionnée, anglaise ou française ou les deux. Derrière un ordinateur, dans une très petite maison et sans beaucoup de confort, elle militait. Toute seule ou presque. Avec une liaison Internet très faible. Elle défendait le village. Elle m’a même accueillie chez elle pour la nuit, alors que je n’avais rien prévu et que je ne pouvais pas rentrer à Cluj sans avoir fait le tour de la question.

Puis je suis rentrée à Paris, et j’ai tenté de placer mon reportage. En vain. Trop compliqué, trop documenté. Mal venu, pas le moment, pas de place. L’expérience habituelle du free-lance. Pas grave.

Je vous propose de vous le faire lire, ce reportage.

Avec la mention que ce reportage est daté. Je ne l’ai pas mis à jour. Depuis, certains détails de procédure ont changé. Mais le problème reste le même. Peut-être la mobilisation en cours (très forte) portera-t-elle ses fruits ?
REPORTAGE A ROSIA MONTANA (réalisé en 2004)

La jolie Téofana souffre directement de la soudaine inflation de villageois « milliardaires » à Roşia Montana. La bâtisse que la jeune femme de 28 ans voulait acheter avec son mari pour y installer leur premier foyer vient de leur passer sous le nez : quelqu’un a proposé dix fois le prix qui avait été initialement convenu avec la propriétaire.

L’histoire de Téofana n’est pas banale : elle vit au cœur d’un Eldorado, mais un Eldorado qui sera, sous peu -à moins de victoire des associations militant pour le développement durable- pulvérisé. Les villageois attachés à leur patrimoine s’opposent à un entrepreneur offensif qui s’apprête à décapiter les montagnes pour exploiter à ciel ouvert une mine d’or et d’argent. On se trouve dans l’ouest de la Transylvanie. Un gisement d’or et d’argent gît sous un fabuleux trésor archéologique, celui de l’antique « Alburnus Maior ». Et pour compléter, au dessus de ces richesses de deux genres bien différents, vivent et meurent des hommes. Il y a là 800 maisons, 9 églises et 8 cimetières.  

On appelle cette région le « quadrilatère d’or ». Connue des géologues et des archéologues du monde entier. La conquête de la Dacie par l’empereur Trajan au 2ème siècle après JC marqua le début de presque deux siècles d’exploitation du métal précieux par les Romains. Mais bien avant les Romains, les Daces du célèbre roi Décébale -celui qui préféra en l’an 106 se trancher la gorge plutôt que rendre les armes au conquérant romain Trajan- savaient eux aussi, et depuis bien longtemps, extraire l’or des galeries et forger des bijoux…

Presque deux mille ans plus tard, les villages des vallées de Roşia Montana et Corna, au cœur de ce « quadrilatère », offrent le spectacle d’un nouveau drame. Un formidable bras de fer est engagé entre les habitants, les archéologues et les écologistes d’une part et de l’autre une « junior » roumano canadienne dont l’ambition est d’ouvrir une mine d’or à ciel ouvert sur une surface vaste comme la moitié de Paris. Vingt ans d’extraction programmée. Un énorme investissement.

La commune est certes asphyxiée par le chômage, les difficultés de la mine d’or en activité -propriété de l’Etat roumain- et le déclin par lequel passent toutes les zones de moyenne montagne quand elles sont délaissées par les pouvoirs publics. Pour le maire de Roşia Montana, le Projet de la Gold Corporation « est une chance qui n’arrive qu’une fois en 2000 ans ». M. Nariţa joue donc à fond la carte de la Compagnie après avoir pourtant été élu il y a deux ans avec 70% des voix sur son message « non au Projet ». Les mains à plat sur son agenda qui porte le sigle de la compagnie minière, le maire emploie les grands mots : « on est dans une économie capitaliste. On a évolué, depuis les vieux slogans qui proclamaient « on ne vend pas notre pays » ! ».

Le maire espère voir les travaux commencer cette année, « pour notre nouvelle localité, moderne, car on va vers l’an 3000, on ne regarde pas en arrière ! ». L’édile rêve déjà à « notre salle de sport, la maison de la culture, la bibliothèque, une garderie moderne, le téléphone… On fera des jolies parcelles, tout sera bien aligné. » Les 2150 habitants des 5 villages qui seront affectés, si le projet obtient l’aval du gouvernement, devraient donc être déplacés, leurs maisons rasées, et toute trace des vestiges romains, effacée. Les gens devraient être relogés plus bas dans la vallée, dans un village modèle.

Dans la cour de la mairie trône la « maison témoin » érigée par la « Gold ». Une sorte de pavillon Phoenix à étage. Les habitants ne se précipitant pas pour la visiter, des bureaux y ont finalement été installés. Des bâtiments publics ont été loués à la Compagnie. « Si on ne vivait que des taxes locales on ne pourrait même pas payer le personnel de la mairie. Depuis que l’an dernier la Gold corporation nous apporte de l’argent, le Conseil départemental a cessé de nous subventionner » poursuit le maire.

La vallée de la Roşia (la Rouge) enchante par son paysage bucolique de collines et de vergers parsemés de talus herbeux qui sont les traces anciennes d’une activité minière deux fois millénaires… et bien malheureusement, désole par la pollution ménagère et industrielle qui y règne. Des montagnes de détritus encombrent les ruisseaux. Mais peut-on décemment exiger de ces gens d’être au top du mouvement civique et écolo ? Après 45 ans de dictature, les voilà peu armés pour lutter avec un civisme irréprochable contre une grosse multinationale.

Les eaux de la rivière sont affectées par un phénomène d’acidité qui se dégage des galeries minières et du gisement dont l’exploitation à ciel ouvert a commencé sous Ceausescu. On a donc là un site de moyenne montagne, industrialisé, qui au lieu de se voir assaini s’apprête à être dévasté.

Les habitants qui ne veulent pas quitter la vallée de la Rosia disent qu’ici on a inventé le « chantage aux euro-poubelles ». Ces conteneurs aux normes européennes devraient être distribués. M. Narita proteste : « on a des euro poubelles. J’en ai acheté 170. Mais ici, on ne les distribue pas, parce que les gens vont partir de toute façon et si on les leur donne, ils les emporteront avec eux ». Pour lui, les dés sont jetés. Pourtant, rien n’est décidé.

Rien n’est décidé, et pourtant, la population de la vallée et des alentours subit depuis longtemps déjà l’agressivité à coup de poignées de billets. Les propositions de rachat des maisons par la « Gold » vont bon train. Encore un fois, il faut préciser que rien n’est officiellement décidé.

Il y a des candidats au départ. Ils ont été 200 en 2002 à empocher leur milliard de lei et à laisser les clés de leur maison. La Compagnie appose ensuite sur la façade une petite plaque bleue, portant l’inscription : « propriété de la Roşia Montana Gold Corporation ». Pour ceux qui veulent rester, la progression des petites plaques bleues sur les maisons du village représente une pression psychologique évidente.

Alors, en signe de désaccord, ils ont collé sur leur maison des petites affiches : « PAS à vendre ».

Stéphanie Roth, militante de l’association locale « Alburnus Maior » fulmine derrière ses lunettes rondes et fume cigarette sur cigarette. « Les gens vendent leurs maisons pour un projet qui ne sera peut-être pas accepté ! Ils sont victimes d’un chantage ! » Avec sa collègue roumaine Stefania, elle guette la moindre évolution du conflit et produit communiqué sur communiqué pour alimenter le site Internet de l’association. Et mobiliser.

Les anciens orpailleurs du village comptent sur elle. C’est le cas du père Ivaşcan, un vert septuagénaire qui se régale, dans cette ambiance de « résistance ». Il n’a pas digéré le « kilo et demi d’or investi dans la fabrication d’un concasseur juste après la guerre » et qu’il n’a eu le temps d’utiliser que deux années avant de se le voir confisquer et détruire par le pouvoir communiste, « le jour funeste du 11 juin 1948 »… Fanfaron, le père Ivaşcan lance, un peu à côté de la plaque, « on est les Décébale d’aujourd’hui ! On revit la lutte entre les Daces et les Romains !
Les habitants du village sont habitués à compter les uns sur les autres. Dans une ruelle qui serpente à l’assaut de la colline, Rodica, une solide villageoise tout juste retraitée, avoue qu’elle a peur de rester seule : « dans ma rue, nous ne sommes plus que deux ». Une voisine du père Ivaşcan déclare souffrir d’insomnie à l’idée de se retrouver isolée dans un village fantôme secoué par les explosions de la mine.

Deux cents familles sur les 700 ont déjà rendu leurs clés. « C’est triste de voir comment les vieux d’ici subissent les pressions de leurs enfants » déplore Stéphanie Roth, la militante d’Alburnus Maior. Dans le village, des drames domestiques sont en train de se jouer. Les plus influençables laissent leurs morts et leurs maisons à la beauté décrépie. Histoire de faire plaisir à leurs jeunes, des jeunes désireux de vivre en ville et d’améliorer leur niveau de vie.

Ces jeunes « milliardaires », on les voit arriver de loin. Les prix explosent. Dans les rues de Roşia Montana, les petites annonces fleurissent sur les poteaux électriques. Des maisons situées à l’autre bout du pays trouvent ainsi acheteur, à des prix inespérés.

« Je ne suis pas contre l’investissement à la mine, mais leurs méthodes ne me plaisent pas » se plaint Nicolae Jurcan, serrurier à la mine souterraine propriété de l’Etat. Sa maison carrée, bien assise sur un demi-sol de pierres de taille, a l’air trapu et confortable des maisons de la région. La Gold corporation lui en offre 900 millions de lei (24324 euros). « Ils ont pris ma maison en photo pour que j’arrête mes travaux en cours. Pour que je ne sois pas tenté de leur en demander plus tard un meilleur prix. Mais je vais les faire, mes travaux. Si j’avais voulu vivre entassé quelque part dans une tour, ça fait longtemps que j’aurais déménagé ! » A 47 ans, Nicolae Jurcan sait aussi qu’il a très peu de chances d’obtenir un des quelque 250 emplois promis par la Compagnie.

La Gold Corporation est presque convaincante, à force de promettre de dépolluer, de reconstituer les montagnes et de reboiser les milliers d’hectares de roches stériles qu’elle laissera derrière elle. Le « Centre d’Information de la Communauté », installé dans le haut du village, au plus près des récalcitrants, est d’ailleurs de ce point de vue un modèle de « transparence » : des dizaines de graphiques, de cartes et de simulations en 3D présentent le projet, y compris le lac de décantation qui noiera la vallée voisine et sera retenu par un barrage de 140 mètres de hauteur…

Mais jamais la Compagnie ne pourra reconstruire ce qu’elle s’apprête à dynamiter : la richesse archéologique de Roşia Montana.

« Alburnus Maior » est « une vallée romaine, un site énorme, peu abîmé. Tout est là, le potentiel est colossal. C’est un site majeur, constitué de plusieurs sanctuaires, de voies romaines… » L’auteur de ces mots est Béatrice Cauuet, archéologue, spécialiste française des mines antiques. Une scientifique peu encline à s’emballer pour une cause, fut-elle aussi belle que celle d’Alburnus Maior. Elle a participé, ces deux dernières années, à des fouilles de sauvetage payées par la Compagnie. Cela lui a valu d’être accusée de collaborer avec les « forces du mal ». Il faut dire que dans ce dossier mêlant intérêts économiques nationaux, passions nationalistes, causes écologistes et besoin de sauver un patrimoine unique en son genre, le manichéisme est à portée de main, utilisé par les uns et par les autres.

« On détruit tant de sites en France » relativise l’archéologue dont la profession est en France justement touchée par le manque de crédits alloués aux recherches. Mme Cauuet est cependant catégorique. La Compagnie parviendra peut-être à passer en force, mais alors, « même si le site doit être détruit et que c’est déplorable, il faudra absolument l’étudier avant ».

Passionné mais timide au point de taire son nom, le guide des « galeries romaines » à Roşia Montana fait partie des villageois désolés mais résignés. Les 400 mètres de galeries de forme trapézoïdales, creusées il y a deux mille ans, c’est son domaine. Il signale au passage les creux dans la roche, là où les mineurs plantaient leurs torches pour y voir clair. Les archéologues ont encore trouvé ces deux dernières années des outils en bois très bien conservés dans des tronçons de galeries fermées au public. Si tous ces passages disparaissent au dynamitage, c’est un trésor archéologique qui disparaîtra. Or l’excavation de toute la région est en effet la seule solution proposée par la Gold Corporation : le travail en souterrain ne serait pas rentable.

« Il y a six niveaux en dessous de nous » explique-t-il « et en quelques heures de marche sous la montagne, on peut arriver de l’autre côté de la vallée, en face ». C’est une jolie rumeur, presque une anecdote.

Car la réputation internationale de ces lieux provient de la découverte, au 18ème siècle principalement, de documents uniques jetant une lumière nouvelle sur le droit romain et sur la vie quotidienne des provinces latinophones de l’empire : des tablettes de bois gravées en latin cursif. Des instantanés de la vie quotidienne dans les derniers siècles de l’Empire. Les plus célèbres tablettes étaient des contrats en trois exemplaires: chaque contractant en conservait une partie, la troisième demeurant l’original auquel se reporter en cas de litige… D’autres tablettes rapportent des transactions ou prouvent l’existence de contrats rédigés pour des travailleurs libres venant des quatre coins de l’empire romain…

Aujourd’hui, les habitants de Rosia Montana vivent une attente insupportable dans leur village aux allures de rivage des Syrtes. Dans l’Antiquité, ce bras de fer et l’histoire triste de la douce Téofana auraient pu faire l’objet d’une chronique. Sur tablettes de bois, bien sûr.

 Quelques chiffres

La Roşia Montana Gold Corporation est une joint-venture entre une société canadienne, Gabriel ressources (80%) et Minvest, la mine d’Etat roumaine (20%). La partie roumaine percevrait des royalties à hauteur de 2% de la production.

La Roşia Montana Gold Corporation projette de produire en moyenne 550 000 onces d’or (17105 kg) et 2.6 millions d’onces d’argent (80860 kg) par an. Pour cela l’usine traiterait chaque année 13 millions de tonnes métriques de minerais.

La concession obtenue en 2000 couvre 4282 hectares (21 km2) de montagnes.

Le lac de décantation des roches contenant du cyanure et des métaux lourds s’étendrait sur le fond d’une vallée et atteindrait une surface de 600 hectares à lui seul.

Le barrage de retenue mesurerait 140 mètres de haut.

Le prix du civisme pour Alburnus Maior

La Constitution adoptée en octobre 2003 consacre le droit à un environnement sain.

L’action civique mise en place depuis de nombreux mois par Alburnus Maior est récompensée.

Le principe de protestation est le suivant : les citoyens sont conviés à envoyer au ministère de l’environnement une carte postale spécialement imprimée. L’arme choisie est l’humour : une photo montre deux vaches conversant dans un chemin creux : l’une demande à l’autre « tu déménages, toi, pour des fenêtres en alu ? ». A quoi l’autre répond pleine de bon sens « Non, j’aurais du mal,  jusqu’au 6ème!  »

Le mouvement de résistance et d’insubordination civique « Sauvez Roşia Montana » de l’association Alburnus Maior a ainsi été primé, le 10 décembre 2003, lors du Gala de la société civile qui se tient annuellement à Bucarest. Ce prestigieux événement récompense l’activisme social.

 

Avant cela, l’ICOMOS, le « bras culturel » de l’Unesco, a condamné le projet dès le 5 décembre 2002 lors de son assemblée générale : « les vestiges de la plus importante mine d’or romaine au monde se trouvent à Roşia Montana en Roumanie. Ce site court le risque d’être totalement détruit par un projet d’exploitation minière privé. Les donateurs internationaux ont déjà décidé de ne pas apporter leur soutien à ce projet en raison de menaces sérieuses qu’il fait peser sur le patrimoine naturel et culturel de la région ».

1038 personnalités du monde entier ont également signé un appel au sauvetage « de ce patrimoine culturel unique » et proposent « comme alternative à ce projet mono industriel dangereux (…) l’idée de développement d’un parc archéologique».
Aujourd’hui, il existe un truc qui s’appelle le « développement durable ».

 

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