16 février 1989 (suite)

Il y a vérité et vérité…

L’article qui suit, émis par l’Agence France Presse le 16 février 1989, est exemplaire : tout en étant très factuels, ses auteurs nous font comprendre en une phrase (que j’ai soulignée en rouge) exactement l’inverse de ce qu’affirme le diplomate interrogé. Si ce n’était pour obtenir une réaction défensive, pourquoi le journaliste aurait-il posé la question des restrictions économiques? On imagine le diplomate sur la défensive, l’ensemble des correspondants de presse présents commençant à composer leur article…

Pour mettre en perspective cette dépêche et l’affirmation ahurissante du représentant du pouvoir communiste de l’époque, je vous propose un extrait du livre d’Adrian Neculau dont j’ai déjà parlé ici: La vie quotidienne en Roumanie sous le communisme . Il s’agit de la contribution d’Aurora Liiceanu, chercheur à l’Institut de Philosophie et Psychologie de l’Académie roumaine, à lire dans mes Pages, ici :« Le quotidien communiste » par Aurora Liiceanu 

« VIENNE 16 fev – La Roumanie aura achevé le remboursement de la totalité de sa dette exterieure d’ici la fin de l’année, a souligné l’ambassadeur roumain en Autriche, M. Trandafir Cocarla, au cours d’une conférence de presse jeudi à Vienne.

En 1980, la dette s’était élevée à 12,5 milliards de dollars. Fin 1988, la Roumanie avait remboursé environ 10 mds de dollars ainsi que 6 mds de dollars d’intérêts. Les 2 mds de dollars restant environ seront réglés cette année, a precisé le diplomate roumain.

Bucarest n’a pas l’intention de demander de nouveaux crédits et escompte financer ses achats à l’étranger grâce à un excédent dans sa balance des paiements.

Pour rembourser la dette, il a fallu faire des restrictions économiques qui n’étaient toutefois pas importantes au point  » de perturber la vie sociale « , a affirmé M. Cocarla.

Le prochain plan quinquennal 1991-1995 en cours d’élaboration, qui sera soumis au prochain congrès du Parti communiste roumain (probablement à l’automne) prévoit notamment l’accroissement de l’industrie des biens de consommation, a-t-il ajouté.

Concernant les difficultés de l’approvisionnement énergétique, l’ambassadeur a annoncé que la centrale nucléaire, construite actuellement avec le Canada sur le Danube à Cernavoda, près de Constanta (ouest de la Roumanie), devrait entrer en service fin 1989 /début 1990. »

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